Dictionnaires du français du Canada - Québec - Acadie

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Clapin - appendice

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Clapin - APPENDICE (Liste de termes et expressions ajoutés par l'auteur à la fin de son ouvrage)

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ABORD (D') QUE,loc. conj., Cette locution se dit, non seulement pour puisque (déjà cité), mais aussi pour à condition que, pourvu que.

ACCORDS, s. m. pl., Conventions préliminaires d'un mariage. « II est avec François à faire les accords. » Lemay, Tonkourou, p. 79.

ACHIGAN, s. m., Mot d'origine algonquine désignant la perche noire de nos rivières (black bass des Anglais,). D'autres formes existent, et on dit, suivant les localités, acigan, acignan, malachigan, manachigan. Le mot est très vieux, étant venu en usage dès le commencement de la colonie, et on lit, entr'autres, dans Hennepin, Description de la Louisiane : « On y pesche... des achigans. »

ACQUÉREUSE, s. f., Ce mot est généralement employé, en style juridique, comme féminin d'acquéreur. En France, on lui préfère acquéreure, et cela bien que l'Académie ne le reconnaisse pas plus que le précédent.

ADDITION, s. f., Mot anglais francisé, et employé pour supplément, augmentation : — Additions à la Bibliothèque du Parlement.

AGOHANNA, s. m., Mot sauvage, usité en poésie et en histoire pour roi, chef suprême. Le Roy et Seigneur du pais qu'ils appellent en leur langue Agouhanna. Lescarbot, Nouvelle France, p. 320.

AGRÈS, s. m., Attelage, harnais d'un cheval.

ALARMES (ÊTRE DANS LES), loc., Locution empruntée de l'anglais, et signifiant être dans une grande anxiété, dans une poignante inquiétude.

ALBINO, s. m., Albinos. S'emploie aussi adjectivement dans le sens de glabre, imberbe.

ALEINER, v. n., Voir : Haleiner.

ALLÈGE, adj., Qui ne contient rien : — Veux-tu embarquer avec moi, ma voiture est allège.

ALLUMER, v. a., S'emploie souvent elliptiquement, pour " allumer la pipe."

ALMOUCHICHE, s. m., du micmac animout, signifiant chien, suivi de la désinence diminutive shish. Le mot almouchiche est une expression purement locale, appartenant à la région du Ristigouche, et l'on désigne par là une variété de chiens que l'on dresse à faire la chasse aux porcs-épics. « Pour l'almouchiche point de péril dans la chasse. » Taché, Soirées canadiennes, 1861. p. 18.

AMARINADES, AMARINAGES, s. f. pl., Conserves au vinaigre,  et surtout les cornichons,  les petits oignons embouteillés avec des condiments.  On dit aussi marinades.

AMARINER, v. a., Laisser tremper dans le vinaigre, en parlant des cornichons, oignons, choux-fleurs, etc.

AMARRER, v. a., Tuer.

APOLA, s. f., Mot d'origine sauvage, désignant une variété de ragoût, que M. de Gaspé (Anciens Canadiens, p. 192) décrit comme suit : « L’apola, ou étuvée d'alouettes, avec pommes de terre, mie de pain, et michigouen. »

ARCAJOU, s. m,., Bois d'acajou. On dit aussi mahogany. On rencontre la phrase: "des noix d'arcajou", dans la Relation des voyages des Dames Religieuses Ursulines de Rouen, ouvrage publié en 1728.

ARGENTERIES, s. f. pl., Objets d'orfèvrerie d'une salle à manger.

ARGIBOIRE, Voir : Giboire.

ARRACHIS,s. m., Amas de racines et de branches, qui est tout ce qui reste d'un arbre arraché du sol.

ASSINABE, s. f., du sauvage algonquin assin, pierre. Lourde pierre servant à retenir une seine, un filet, au fond de l'eau.

ATMOSPHÈRE, s. m., Ce mot, féminin en France, est souvent employé, au Canada, dans le genre masculin.

ATOCA, s. m., Ce mot, désignant le fruit de la canneberge, est d'origine huronne ou iroquoise. Le lexique iroquois de l'abbé Cuoq donne la forme tokware, et on lit, à toca, dans le Dictionnaire de la langue huronne de Sagard : « Petit fruict, comme cerises rouges, qui n'a point de noyau. » D'autres formes existent encore : ataca, atocca, otoka.

ATOCATIER, s. m., La canneberge, ou arbuste produisant l’atoca.

ATOSSET, s. m., Mot montagnais désignant un poisson particulier au lac Saint-Jean. (Buies, Le Saguenay, p. 203).

ATTRAPE, s. f., Piège quelconque pour prendre des animaux.

AU. A du et le, déjà cités comme remplacés souvent par au, il convient d'ajouter la préposition de : — Une salade au homard.

AUTMOIN, s. m., Nom donné, par les sauvages Souriquois, à leurs prêtres et sorciers. Ce mot se rencontre fréquemment dans plusieurs anciens ouvrages sur le Canada, mais avec tendance à tomber de plus en plus en désuétude. « Les autmoins adossaient, dans sa forme mystique, Aux parois des rochers la loge fatidique. » Taché, Soirées canadiennes, 1863, p. 160.

AVÉ, prép., Avec : — Venez avé moi.

AYA, interj., Cri d'appel à un cheval, pour le faire tourner à gauche, Voir : Dji.

BBB

BABICHE, s.f., Lanière de peau d'anguille. L'explication la plus rationnelle de l'origine de ce mot est celle qui le fait se rattacher au Souriquois ababich, signifiant corde, fil, ou encore au micmac ababee, même signification. Quoi qu'il en soit, l'emploi de babiche était à peu près général dès l'origine de la colonie, ainsi qu'en fait foi Lescarbot qui, en 1612, écrivait ababich dans son Histoire de la Nouvelle-France.

BAISE-LA-PIASTRE, loc. adj., Grippe-sou, c.-à-d. homme avare qui fait de petits gains, de petites économies sordides.

BAISSIÈRE, s. f., Partie d'une rivière se trouvant en bas d'une dame. Pris à peu près en ce sens, le mot français baissière signifie, une dépression qui, dans une terre labourée, retient l’eau de pluie.

BARACHOIS, s. m., Une désignation par trop incomplète a déjà été donnée de ce mot. On entend plus généralement, par barachois, une sorte de fosse formée en amont d'une barre, à l'embouchure d'une rivière, le trop-plein des eaux s'écoulant par quelque issue à travers le sable. Faucher de Saint-Maurice, dans Tribord à Bâbord, fait dériver barachois de barre à cheoir, tandis que J. M. Lemoine, (Exp. of Jonathan Oldbuck), tient pour barre échouée, et rattache le mot au patois des Iles de la Madeleine, où, dit-il, barachois veut dire un " marais très bas."

BARRÉ, ÉE, adj., Rayé, qui a des raies : — Une robe barrée.

BARRE DE FER, s. f., Pince, levier en fer, propre à soulever, à lever des fardeaux.

BAS, s. m., Ce mot s'emploie indifféremment, soit pour la chaussette, ne montant qu'à mi-jambe, ou pour le bas proprement dit, c.-à-d. pour celui qui recouvre la jambe jusqu'au genou.

BASE-BALL, s. f., prononcer baise-bâle. Mot anglais pour " balle anglaise. "

BATISCAN, interj., Exclamation en forme de juron adouci, et qui, au Canada, remplit l'office du sapristi de France. « M'en aller ! batiscan ! On ne me déloge pas de cette façon. » Lemay, Picounoc le Maudit, II, 159. Le mot batiscan se rattache, pour l'étymologie, à la rivière du même nom, et appartient probablement au dialecte algonquin.

BAVETTE, s. f., Pièce de fonte, formant l'avant d'un poêle, et destinée à protéger le plancher des escarbilles, des cendres, etc.

BÉATIS, s. m. pl., Béatilles, ou menues choses délicates entrant dans la composition d'un ragoût, d'un pâté : — Un ragoût de béatis.

BEC, s. m., A baiser déjà cité, il faut aussi ajouter, pour ce mot, l'emploi assez fréquent de bouche : — J'ai quelque chose de bon, mais c'est pas pour ton bec.

BERNÉ, ÉE, part, pass., Sali, barbouillé. Se dit souvent, en particulier, d'un enfant qui se salit.

BEURRER, v. a., Enjôler, amadouer par des paroles doucereuses, des mensonges agréables, des flatteries : — V’nez don pas m'beurrer, vous. Tromper habilement.

BIEN (ÊTRE), loc., de l'ang. to be well. Se porter bien, être en bonne santé. En France, être bien signifie, en parlant d'une femme, avoir une tournure, une figure agréable, et, en parlant d'un homme, avoir des manières avenantes, une éducation qui plaît, qui en impose. Dans une de ses récentes chroniques de la Patrie, M. Louis Fréchette cite un bien amusant quiproquo échangé sur le pont de l’Aréthuse, dans le port de Montréal, entre une dame visiteuse et l'un des officiers du bord, quiproquo dont la locution canadienne être bien fit tous les frais : « Vous avez des petits enfants ? demandait la visiteuse à son interlocuteur.—Oui, madame, trois.—Ils sont bien ?—Dame, madame, fit l'officier interloqué ; je les vois, c'est vrai, avec des lunettes paternelles, mais je les trouve assez bien ; ils ressemblent à leur mère, du reste. » Le brave homme ne pouvait guère comprendre qu'il s'agissait là simplement de santé.

BLIND, s. m., Mot anglais pour persienne, store, et surtout store servant à protéger du soleil une vitrine de magasin.

BLOQUER, v. a., de l'ang. to block. Obstruer, fermer, en parlant d'un obstacle mis sur un chemin, une rue, pour en intercepter le passage. Rejeter, ne pas admettre, dans le sens de rejeter un élève à un examen, de ne pas admettre quelqu'un dans un cercle, une société : — II a été bloqué, c.-à-d. il a manqué ses examens.

BLOUSE, s. f., Se dit souvent pour un habit bourgeois ordinaire. L'emploi de blouse, en France, est exclusivement réservé pour le vêtement de grosse toile porté par les ouvriers et les paysans.

BOEUF-DE-SOUPE, loc., Bœuf nature, ou bœuf ayant déjà servi à faire le pot au feu.

BOILER s. m., prononcer boïle-leurre. Mot anglais pour grande bouilloire dite "lessiveuse",  dans laquelle on laisse bouillir et tremper le linge à la lessive.

BOIS-DE-CASTOR, s. m., On appelle ainsi, parmi les chasseurs et trappeurs, certaines portions d'arbres abattus par les castors, et dont les extrémités ont été rongées par ces animaux.

BOIS FORT, loc., Forêt épaisse, aux arbres bien serrés les uns près des autres.

BORDÉ, s. m., Usité parmi les navigateurs pour bord, rivage : — Le bordé d'un canot, d'une rivière.

BOSSU (GROS), s. m., Nom sous lequel est quelquefois désignée une variété d'achigan, ou  perche  noire, remarqua par sa difformité, Voir : Malachigan.

BOUCLE, s. f., Nœud de cravate, et, par extension, cravate en forme de nœud :- Se faire une boucle. S'acheter une boucle.

BOURBOTTE, Voir : Barbotte.

BOURDILLON, s. m., Tas, amas, masse. Nous avons déjà entendu cette phrase : — J'ai été trier de la gomme, et j en ai un gros bourdillon.

BRACKET, s. f., Mot anglais pour applique, console.

BRASSEUR (LE), s. m., (Phoca green.) Surnom donné à une variété de loup marin, dans la région du Golfe.

BRAYAGE, s. m., Broyage, et surtout broyage du lin.

BRIGADE DU FEU, s. f., de l'ang. fire brigade. Les pompiers, le corps des pompiers.

BROQUE, s. m., Tirefiente, sorte de fourche à tirer le fumier.

BUT, s. m., Se confond la plupart du temps avec objet : — La médecine est le but de ses études.

BY-LAW, s. f., Mot anglais pour statut, c.-à-d. pour décision spéciale prise par une société, en vertu d'une autorisation directe émanant de la constitution qui la régit.

CABANE, s. f, Les chasseurs désignent souvent, par cabane, l'abri servant de gîte à des castors.

CCC

CABANE À BILLOTS, loc., Cabane de bûcherons, et surtout cabane servant d'abri aux bûcherons sur un établissement de chantier.

CABANER, v. n., Etablir, dresser un gîte provisoire pour la nuit. « Tous les soirs on cabanait autour d'un grand feu.... » H. de Saint-Père, Colonie féodale, tome I, p. 132.

CACAOUI, s. m., (Harelda glacialis). Variété de canard, que l'on rencontre dans les parages du golfe Saint-Laurent. L'origine de ce mot est douteuse, et cacaoui peut être tout simplement une onomatopée. L'abbé Cuoq, dans ses Etudes philologiques (p. 86), le fait dériver de l'algonquin anhanhowe, ou anh-anh-we, d'où, ajoute-t-il, les Canadiens ont fait cacaoui. Ce qui semblerait prêter une grande force à cette étymologie c'est que le P. Petitot, dans son Dict. de la langue Déné-Dindjié, désigne le même volatile par cancanwi.

CADRAN, s. m., On emploie assez souvent, ici, la partie pour le tout, c.-à-d. que l'on dit fréquemment cadran pour horloge ou pendule, suivant le cas.

CALEÇONS, s. m. pl., Ce mot n'est usité la plupart du temps qu'au pluriel : — Une paire de caleçons, pour un caleçon. La même remarque s'applique à pantalons.

CALOTTE, s. f., Casquette, ou coiffure d'homme avec visière.

CANAOUA, s. m., Terme dérisoire, ou de mépris, appliqué aux sauvages par les blancs. Ce mot était surtout d'un usage très répandu, au siècle dernier. On disait aussi canaouache. « Les canaouas vont t'écorcher comme une anguille. » DE Gaspé, Anciens Canadiens, II, 135.

CANAOUACHE, s. m., Voir : Canaoua.

CANCELLÉ, ÉE, adj., de l'ang. to cancel. Annulé, biffé.

CANNIBALE, s. m., Nom sous lequel a été déjà désignée une certaine tribu de race abénaqui, dont le vrai nom était caniba. Par corruption, on trouva aisément cannibale, bien qu'il n'y ait aucune raison de penser que cette tribu se soit livrée à l'anthropophagie.

CANOT, s. m., Petit bateau, fait d'écorce ou d'un tronc d'arbre. Chose qui semblera étrange, le mot canot fut employé au Canada avant de l'être en France, et dérive de l'espagnol canoa se rattachant au dialecte des Caraïbes, dans les Antilles. Lescarbot, dans son Histoire de la Nouvelle-France, appelle canoa un " petit bateau tout d'une pièce."

CAOUIN, INE, s., Terme dérisoire pour sauvage, sauvagesse. Voir : Canaoua.

CÂPE, s. m., Cap, promontoire. Prononciation particulière à la région du bas de Québec.

CARACTÈRE SEUL (AVOIR UN), loc., Se dit de quelqu'un qui est d'une nature renfrognée.

CARCULABLE, adj., Calculable, qui peut être calculé.

CARRAUTÉ, ÉE, adj., Quadrillé, disposé en carreaux : — Une étoffe carrautée. « C'était une petite carte géographique qui n'était pas même carrautée d'une longitude et d'une latitude. » Ernest Myrand, Fête de Noël sous Jacques-Cartier.

CARRIOLE, s. f., S'emploie quelquefois seul pour robe de carriole.

CAZAGOT, s. m., Mot emprunté aux Montagnais du lac Saint-Jean, et désignant une sorte de boîte en écorce que la femme sauvage s'attache derrière le dos, et qui lui sert à porter son nourrisson. « Elle avait sur son dos, dans son cazagot... un petit métis de douze mois. Barthe, Souvenirs d'un demi-siècle, p. 433.

CÉDULE, s.f., de l'ang. schedule. Règlement en usage sur les chemins de fer, et donnant, avec les heures de service, toutes sortes de renseignements aux voyageurs.

CHANDELLE, s. f., Se confond la plupart du temps avec bougie, qui du reste est un mot à peu près inconnu, au Canada, surtout dans les campagnes.

CHANGER DE, loc., Troquer, échanger, faire échange de :  — Changer de cheval.

CHARGE (MORTE), loc., Lourde charge, chargement excessif. En France, morte charge signifie, au contraire, une charge insignifiante.

CHARGE, s. f., Cours d'eau servant à alimenter un étang, un lac, une mare, etc., L'opposé est décharge.

CHARGEANT, ANTE, adj., Qui charge, qui pèse: — II a un voyage chargeant, dans sa voiture. Qui est de digestion lourde, difficile : — Je ne peux pas manger ça, c'est trop chargeant pour moi.

CHARS (C’EST PAS LES), loc., Locution usitée dans le sens de " c'est pas la mer à boire," ou encore " ça n'en valait guère la peine après tout. Allusion aux chars, c.-à-d. aux trains de chemins de fer, qui, par rapport aux modes ordinaires de locomotion, expriment une idée de gigantesque, d'inouï.

CHASSE-GALERIE. Nous avons déjà dit que cette légende nous paraissait venir en droite ligne de l'ancienne province de Saintonge, en France. Or, nous venons de rencontrer, dans un ouvrage récent de Pierre Loti (Livre de la Pitié et de la Mort, p. 123), quelques lignes relatives à ce sujet, et que nous croyons utiles de rappeler ici. Pierre Loti relate, en ces lignes, un souvenir de sa jeunesse, et la chose se passe dans l'antique demeure de sa famille, sise précisément dans la région de France précitée : « Dans le grand silence, nous avions entendu passer au-dessus des toits... un vol d'oies sauvages qui émigraient vers d'autres climats ; un peu une musique de chasse-galery, un bruit de voix aigres, très nombreuses, gémissant toutes à la fois... » M. Louis Fréchette, qui tient aussi pour l'origine française du mot, citait tout dernièrement, dans une de ses chroniques de la Patrie, un autre fait bien concluant : « Dans le district de Québec, raconte-t-il, la chasse-galerie se rapproche plus de la légende française. Un homme est allé à la chasse pendant la grand'messe le dimanche, et, depuis lors, il parcourt les airs avec ses chiens en criant : Tayaut ! tayaut ! Or la preuve que la légende est d'origine française, c'est que ce terme de chasse est complètement inusité au Canada ; il ne s'est conservé que dans la légende. »

CHÂTINE, s. et adj. fém., Femme qui a les cheveux châtains.

CHAT SAUVAGE, s. m., Mammifère carnassier plantigrade, appartenant au genre ursus, et désigné en France sous le nom de raton, et plus spécialement raton laveur.

CHAUDIÈRE (FAIRE) ENSEMBLE, loc.,   Etre marié, se marier. Allusion au pot-au-feu  (chaudière) en commun des nouveaux époux.

CHAUME, adj., Se dit pour chaulé, en parlant des œufs conservés dans l'eau de chaux.

CHAUMER, v. n., Se confond très souvent, dans la langue écrite, avec chômer, signifiant " rester inoccupé, ne rien faire."

CHICANE, s. f., Querelle, dispute.

CHICANE (ENGENDRER), loc., Chercher querelle.

CHICANER (SE), v. pron., Se quereller, se disputer. En France, se chicaner veut surtout dire " se chercher matière à querelle.

CHIENNE, s. f., Long vêtement de toile usité en voyage, et servant de cache-poussière.

CHIENNE (JE TE GARDE UN PETIT DE MA), loc., Tu me paieras cela. Tu te rappelleras de moi.

CHOUAYEN, s. m., Terme dérisoire, ou de mépris, appliqué au Canadien-Français qui fait montre d'un loyalisme exagéré, en quelque sorte servile, vis-à-vis des Anglais. Le mot chouayen remonte assez loin dans l'histoire, et appartient même à la période de la domination française, puisqu'on le vit apparaître, pour la première fois, lors.de la prise du fort d'Oswego. A cette époque, quelques Canadiens-français, désespérant déjà du succès définitif des armes françaises, avaient résolu de passer aux Anglais, dont ils attendaient faveurs et protection. La victoire française d'Oswego, survenant sur ces entrefaites, fit éprouver à ces transfuges un tel dépit, que le gros public prit de suite un malin plaisir à la leur rappeler à tout propos. Or, on sait que le fort Oswego s'appelait autrefois Chouaguen. De là l'appellation chouayen. Durant la rébellion de 1837, le mot chouayen obtint un surcroît d'actualité, et servit, bien entendu, à désigner ceux des Canadiens-français qui faisaient alors bande à part contre les " patriotes," et en particulier les " bureaucrates."

CITÉ, loc. adv., En ville.

CIGALE, CIGÂLE, s. f., Cigare.

CLÉRICAL, ALE, adj., de l'ang. clerical. Qui appartient au clerc, à l'écrivain : — Une erreur cléricale, c.-à-d. une faute de rédaction, une erreur de plume.

CLOQUE, s. f., de l'ang. cloak. Long pardessus d'hiver, et en particulier celui connu sous le nom de ulster.

COL, s. m., Cravate quelconque.

COMMERCIAL, ALE, adj., Commerçant, qui fait le commerce, qui a des aptitudes pour le commerce : — La nation anglaise est bien commerciale. Commercial, en France, veut dire " qui appartient au commerce " :—Une entreprise commerciale.

COMPORTEMENT, s. m., Allure, et surtout allure d'un cheval.

CONCERNÉ, ÉE, adj., Intéressé, qui a intérêt à une chose, qui est mêlé à une affaire : — Vous allez être concerné là-dedans.

CONSERVES, s. f. pl., Confitures, fruits confits au sucre. Pris en ce sens, le mot français conserves ne se dit que des confitures sèches.

CONSTABLE, s. m., Mot emprunté de l'anglais, et signifiant sergent de ville, agent de police.

COSTUME, s. m., Uniforme, c.-à-d. habillement fixé par des règlements administratifs.

COUREUR (LE), s. m., (Acip. brevirostris), Les pêcheurs du bas Saint-Laurent désignent ainsi une variété d'esturgeon, remarquable par son nez de formes écrasées.

CRAQUÉ, ÉE, adj.. Innocent, niais, timbré.

CROIX, s. f., ^Souffrance, épreuve, tourment, fardeau :— On a bien des croix, dans la vie.

CUSTARD, s. f., prononcer cosse-tarde. Mot emprunté de l'anglais, et désignant un entremets sucré à base de crème et d'œufs.

DDD

DÉBENTURE, s. f., Obligation au porteur. Ce mot, contrairement à l'opinion générale, est anglais, bien que tiré du verbe latin debeor, devoir. On trouve bien, dans l'ancienne langue française, debentur, mais c'est là un terme féodal désignant seulement une quittance, et n'offrant aucune analogie avec la debenture anglaise, qui est avant tout un titre, une valeur au porteur.

DÉGRADÉ, ÉE, adj., S'emploie quelquefois seul, et adjectivement, dans le sens de ruiné par la boisson, c.-à-d. de dégradé par l'ivrognerie.

DÉPENSIER, ÈRE, s. et adj., Nous avons entendu quelquefois cette expression, dans le sens de " gros mangeur," c.-à-d. de personne jouissant d'un fort appétit.

DÉPOSER, v. n., Faire un dépôt d'argent. Déposer ses rentrées habituelles en espèces, chèques, etc : — Déposer à la Banque Nationale.

DÉTOUR (À QUELQUE), loc. adv., L'un de ces beaux jours, l'un de ces matins: —A queuqu'détour, je passerai par chez vous.

DORIE, s. f., Les Acadiens et les riverains du bas Saint-Laurent désignent, par dorie, une petite embarcation spécialement agencée pour la pêche. Ce mot dérive de dorey, expression locale pour canot dans les Antilles, avec lesquelles régions les Acadiens de la Nouvelle-Ecosse ont toujours entretenu des relations de commerce.

DJI ! Cri d'appel à un cheval, pour le faire tourner à droite, Voir : Aya.

DRAB, adj., Mot anglais pour beige, c.-à-d. gris tirant sur le brun.

DRÔLE, adj., A toutes les acceptions déjà citées de ce mot, ajoutons encore, en parlant des personnes, " attrayant, intéressant, qui a une grande valeur " : — II n'est pas si drôle, après tout, c.-à-d. je ne vois pas pourquoi il aurait le droit d'être prétentieux.

EEE

EBERGIVER, v. a., corrupt. de héberger. Recevoir chez soi, loger.

EFFACE, s.f., Caoutchouc à effacer l'encre, le crayon.

EGOINE, EGOÏNE, s.f., Scie à main.

EMPHASE (AVEC), loc. adv., Avec conviction, avec une certitude raisonnée : — Le témoin a déposé avec emphase de l'innocence de l'accusé. Cette expression se rattache à emphatically (v. Emphatically.)

ENAYÉ, ÉE, adj., Tari, qui ne donne plus de lait : — Ma vache est énayée cette année.

ENTREPRENDRE, v. a., Se prendre, s'acharner après quelqu'un : — Maintenant qu'i l'a entrepris, i l'lâchera pas de sitôt.

ÉPINGLETTE, s. f., Epingle de cravate.

ESTAMPILLE, s. f., Timbre-poste.

ESTAMPILLER, v. a., Affranchir, payer d'avance une lettre, un colis postal, à l'aide de timbres-poste.

ESTIMBOTTE, s. m., corrupt. de l'ang. steamboat. Bateau à vapeur, faisant le service d'un lac, d'une rivière.

ESURGNIS, s. m. pl., Grains de porcelaine, faits de la nacre de certains coquillages marins, et dont les sauvages confectionnent des colliers. Ces colliers jouaient autrefois un certain rôle dans les relations des colons avec les Indiens, et se présentaient, au début de délibérations, de conseils, comme gages de paix, de bonne entente. Il a toujours été, cependant, plus d'usage courant de remplacer ésurgni par son équivalent wampum, qui est un mot se rattachant au dialecte des sauvages de la Nouvelle-Angleterre. « Lors chascune dicelles donna audict cappitaine vng collier desurgny. » Jacques-Cartier, Bref récit, p. 44.

EXPRESS, s. m., Voiture haute sur roues, à bas côtés, et à long coffre, servant à la distribution de marchandises, de denrées, dans l'intérieur d'une ville.

EXTRA, s. m., Supplément. S'emploie aussi adjectivement, d'abord pour supplémentaire, et ensuite dans le sens de beau, de bon à l'extrême : — Du vin, du café extra, c.-à-d. de première qualité.

FFF

FERDOCHES (DANS LES),  loc., Dans la misère, dans l'embarras.

FIER, ÈRE, adj., En outre de content, heureux, joyeux, le mot fier signifie aussi, assez souvent, vaniteux, prétentieux. Enfin, par extension, et au figuré, ce mot se prend quelquefois dans une troisième acception qui ne manque pas de pittoresque, et qui est la suivante. Un patineur, par exemple, en mettant le pied sur la surface gelée d'une rivière, et en constatant que la glace est à la fois vive et sèche, avec de longues et vibrantes résonances, s'écriera :— La glace est fière aujourd'hui.

FLAMBER, v. a., S'emploie souvent activement pour brûler. On dit communément " se flamber la cervelle."

FLOTTAN, s. m., Flétan, poisson de mer.

FOOLSCAP (PAPIER), loc., Mot anglais pour papier-écolier, ou papier-ministre.

FOXER, v. n., de l'ang. fox, renard. Faire le renard, faire l'école buissonnière.

FREIGHT, s. m., prononcer fraî-te. Transport de marchandises par petite vitesse. Taux chargé pour ce transport. Quelquefois aussi wagons, ou convoi de wagons à marchandises : — Un char à freight, un train de freight.

GHIJK

GAZELIER, s. m., Porte-lumière appliqué au mur, ou encore lustre-suspension quelconque servant à l'éclairage au gaz.

GLISSER, v. n., S'amuser à glisser, en tobogane, etc., en dévalant du haut d'une pente couverte de neige : — Les enfants sont allés glisser.

GORGERETTE, s. f., A la même signification que gorgette. Voir : Gorgette.

GRILLER, v. a., S'emploie souvent pour flamber, dans le sens de flamber un animal : — Griller un porc, une poule.

GROS MANGEUR, s. m., v. dépensier, à cet appendice.

GUEULE-NOIRE,  s. f., Nom populaire de la mûre sauvage.

INTERBOLISER, v. a., Déranger, ennuyer, interrompre. Souvent aussi, surprendre, étonner,  Voir : Interbolisé.

INVICTIMER, v. a., Invectiver.

JOBBER, v. a., Travailler à la pièce, dans une usine, une manufacture. Écouler des soldes de marchandises : — Ces marchandises ne sont bonnes qu'à jobber.

JOHNY CAKE, s. m., Mot anglais pour gâteau de maïs.

JOUR (AU PETIT), loc. adv., De grand matin, dès le point du jour.

KINI-KINIK, s. m,, du sauvage algonquin kininigegi, signifiant " je mêle." On désigne, par ce mot, un certain mélange d'écorce ou de feuilles avec du tabac, et que fument les sauvages, les trappeurs, etc. Quelquefois aussi kini-kinick se prend tout simplement pour l'écorce même servant de base au mélange en question, écorce enlevée à une variété d'aubier, dite " bois-rouge."

KINKAJOU, s. m., Nom sous lequel est quelquefois désigné le carcajou (Voir : Carcajou). On dit aussi quincajou.

KNOBSTICK, s. m., Terme de mépris, appliqué, dans les villes manufacturières, aux ouvriers et ouvrières ayant remplacé des grévistes.

LLL

LAMBINER, v. n.,  S'attarder, n'en plus finir à l'ouvrage.

LAQUÈCHE, s. f., Poisson alose.

LARGE (AU), loc. adv., Au loin, dans les champs, dans les bois. Loin des habitations. S'entend généralement, à la campagne, pour indiquer une distance à partir de quinze arpents des habitations : — I sont allés au large, pour tirer les vaches.

LOCHE, s. f., Animalcule, apparaissant sur l'eau stagnante ou corrompue.

LOGEMENT, s. m., Espace servant à des fins de loger, de contenir : — Cette maison a bien du logement, c.-à-d. peut loger plusieurs personnes.

LOGUE, s. f., de l'ang. log. Tronc d'arbre servant à la construction des maisons : — Une maison de logues.

MMM

MACHICOTÉ, s. m., du sauvage algonquin matshîgode. Jupe, jupon de femme.

MACHINERIES, s. f. pl., Mécanismes divers entrant dans la composition des machines. On dit aussi, d'un machiniste : — II travaille dans les machineries.

MACKINAW, s. m., Couverture de laine, ou pelisse, pardessus fait d'une épaisse couverture de laine. Le mackinaw fut autrefois l'objet d'un commerce très étendu avec les sauvages, et on le désignait ainsi parce qu'on se le procurait surtout au fort Mackinaw, qui en était l'entrepôt principal. « Enveloppés dans nos pelisses de bison, et dans nos couvertures mackinaw, nous pouvions sans être incommodés braver la fureur du vent. » Lemoine, Chasse et pêche, p. 31.

MALACHIGAN, s. m., Corruption de manachigan, ou, selon Cuoq, de manacigan, et désignant spécialement une variété d'achigan mal conformé, que l'on nomme aussi " gros bossu." La première syllabe de ce mot sauvage a été confondue avec l'adjectif français mâle, tout comme s'il fallait écrire mâle achigan.

MANITOU, s. m., Mot d'origine algonquine (manito, génie, dieu, esprit), que nous avons déjà cité comme représentant une sorte de divinité tutélaire en général. Cette définition, si exacte qu'elle soit dans l'espèce, est cependant par trop vague et incomplète, et le mot comporte diverses autres significations qu'il est utile de préciser ici : 1. Esprit, ombre, mâne : « ... manitous de la plage, Esprits, éveillez-vous. Fréchette, Fleurs boréales, p. 50. 2. Bon ou mauvais génie, appartenant à une légende locale : « ... les plus nerveux parlaient de sortir, et de provoquer en combat singulier le manitou du Saint-Maurice. » Mélanges, p. 357, 3. Esprit invoqué par les jongleurs, les sorciers : « L'importance des jongleurs est en raison de l'importance de leurs manitous. » Taché, Forestiers et Voyageurs, p. 192. 4. Fétiche, symbole : « Dans le sac de voyage, le manitou tenait le premier rang. » Ferland, Histoire du Canada, t. I, p. 113.

MARGOT, s. m., Variété d'oie sauvage, ou outarde.

MASCOUBINA, s. m., Mot d'origine algonquine, désignant le cormier ou sorbier domestique. Le P. Laconibe fait dériver ce mot de maskomin, signifiant " graine d'ours," et cela parce que plusieurs animaux sauvages, entr'autres les ours, sont très friands de l'écorce du maskouabina.

MASGEG, s. m., Mot d'origine Cree, désignant un marais, une savane. Le P. Petitot définit le maskeg " marais, ou plaine remplie de lichens." Dans le dialecte Otchipwe se trouve la forme mashkig.

MASKINONGÉ, s. m., (Esoxestor). Variété de brochet, ainsi nommée du mot algonquin muskelunge. Une corruption curieuse de ce mot existe parmi le peuple. On dit quelquefois masque allongé, sans doute par allusion à la tête allongée et laide de ce poisson. D'un antre côté, plusieurs étymologistes prétendent que le mot originel même, c.-à-d. muskelunge, dérive des deux termes indiens mâsk, laid, difforme, et kinongé, poisson, ce qui donnerait, comme on voit, tout à fait raison d'être à l'expression populaire canadienne.

MATACHIAS, s. in., Mot d'origine algonquine, désignant les rassades dont les sauvages ornent leurs habits. Les ceintures, colliers, etc., servant à parer les jeunes squaws indiennes, se nomment aussi quelquefois des matachias. « Les femmes et les jeunes filles ...brodaient des matachias. » Taché, Soirées canadiennes, 1861, p. 81. Ce mot est très vieux, car on le rencontre dans Champlain, Lescarbot, Sagard, etc.. Il n'a pas toujours, cependant, chez les vieux auteurs, la signification précitée, et plusieurs entendent, par matachias, un mélange de différentes couleurs dont les sauvages se servent pour se peindre le visage, ou pour former sur leurs vêtements certaines figures de bêtes fauves, d'oiseaux, etc. On trouve notamment, dans Leclercq, Relation de la Gaspésie, le mot matachias cité à plusieurs reprises en ce sens, et même se matachier, pour se tatouer.

MATACHIER (SE), v. pron., dér. de matachias. Se peindre la figure ou le corps. S'enjoliver la figure, le corps, de dessins variés. « ... lors donc que nous disons que les sauvages se matachient, cela veut dire qu'ils se barbouillent le visage. Le Clercq, Relation de la Gaspésie, p. 60.

MATCHICOTÉ, Voir : Machicoté.

MATÉRIALISER, v. a., de l'ang. matérialise. Remplir, exécuter : Matérialiser ses promesses, c.-à-d. passer de la parole à l'action.

MÉRITE (PLAIDER AU), loc., Expression empruntée clé l'anglais, et signifiant " plaider au fond," c.-à-d. entrer dans le vif d'un procès, par opposition à ce qui n'est que forme et exception. On dit de même, plaidoyer au mérite, pour " plaidoyer au fond."

MERMETTE, s. f., Variété de pingouin fréquentant la région du Golfe.

MICHIGOUEN, s. m., Mot d'origine montagnaise, désignant une variété de persil, dont l'arôme est bien supérieur à celui de nos espèces domestiques.

MICMAC, s. m., L'origine de ce mot, employé, tel que déjà cité, pour embarras, intrigue, etc., ne manque pas d'un certain intérêt. La tribu des Micmacs était distribuée, à l'origine, au nord de la Baie de Fundy. De bonne heure, les Français se firent de ces aborigènes des alliés fidèles, et surent les utiliser pour exercer des représailles sanglantes contre les Anglais, au milieu desquels le seul nom de Micmac devint bien vite comme une sorte d'épouvantail. On sait de quelles atrocités, souvent inouïes, s'accompagnaient les guerres indiennes dans ces temps troublés. Les Micmacs, entr'autres, se distinguèrent par leurs cruautés, et cela à tel point qu'il était devenu d'usage courant de dire : "II y a du micmac là-dedans," chaque fois qu'on voulait parler d'un coup de main exécuté dans des conditions particulièrement révoltantes, et dont des Micmacs seuls pouvaient avoir été les instigateurs. Dans la suite, le dicton II y a du micmac s'appliqua à tous les meurtres et crimes commis avec accompagnement de férocités. Cela voulait surtout dire : " II y a du feu et du sang là-dedans." Puis, avec le temps, tout cela finit par s'atténuer, s'adoucir, et ce n'est plus maintenant que par un reste d'allusion à l'humeur batailleuse des Micmacs que le dicton est usité. Aujourd'hui on rie s'en sert plus qu'en parlant d'une entreprise, d'un projet, d'une affaire, où il y a matière à brouille, à altercation. On dit cependant encore : " II fait du micmac," en parlant de quelqu'un qui brise, ruine, abîme tout ce qu'il touche.

MICOUENNE, s. f., du sauvage algonquin emikwan. Longue cuillère de bois, usitée pour diverses fins domestiques. Plusieurs autres formes existent, et l'on dit micoine, micouaine, micouane, micouanne.

MICOINÉE, s. f., Ce-que contient, ce que renferme la cuillère appelée micoine : — Une micoinée de sirop.

MINCE-PIE, s. f., Mot anglais désignant une sorte de tarte, ou pâté d'émincé, .à base de viande et de raisin de Corinthe.

MISETTE, s. f., Nom acadien de l'herbe des prairies, servant à des fins de pâturage.

MITASSE, s. f., Ce mot dérive du sauvage mitas, signifiant guêtre.

MOCASSIN, s. m., Ce mot dérive du sauvage Sauteux makkasin, signifiant soulier.

MOCASSINE, s. f., Forme féminine de mocassin. Ce mot se trouve, entr'autres, dans Chateaubriand.

MOKOK, s. m., Mot d'origine micmac, usité surtout parmi les Acadiens pour marais, savane.

MUNIE, s. f., Mot d'origine montagnaise, désignant un poisson particulier à la région du lac Saint-Jean. « La munie qui a la queue et la couleur de l'anguille, la forme du crapaud de mer, et la tête comme celle de la morue. » Buies, Le Saguenay, p. 203.

MUSIQUE-À-BOUCHE, s. f., Petit instrument de musique, dont l'usage vient d'Allemagne, et qui se joue en promenant les bords le long des lèvres, et en soufflant sur de petites lames métalliques et sonores.

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NAGANE, s. f., Mot d'origine algonquine, signifiant petite planche, planchette. La définition que nous avons déjà donnée, de ce mot, est trop vague. La nagane veut surtout dire un ensemble de planchettes, munies de lacets, de cerceaux et de courroies, dont les mères indiennes se servent pour porter leurs nourrissons sur le dos.

ONDATRA, s. m., Nom iroquois du rat musqué.

OPÉRATEUR, s. m., de l'ang. operator. Télégraphiste, c.-à-d. employé transmettant les dépêches télégraphiques.

OTOKA, Voir : Ataca.

OUALAMICHE, Voir : Ouananiche.

OURAGAM, s. m., Mot d'origine caraïbe pour ouragan, et surtout pour forte tempête en mer. Le mot anglais hurricane se rattache à la même source.

OUTIKO, s. m., Géant, ou monstre fabuleux, dans les légendes sauvages.

OUVREZ ! En certaines parties du pays, à la campagne, quand on frappe à une porte, il n'est jamais répondu entrez, mais ouvrez. Cet usage est fondé sur une vieille légende qui rapporte qu'une jeune femme ayant un jour répondu à quelqu'un qui frappait : " Entrez," le diable entra et s'empara d'elle.

PACANE, s. f., (Carya olivaeformis), du sauvage algonquin pakane, ou pagân. Noix du noisetier ou coudrier.

PALETTE, s. f., Nous avons déjà parlé, à ce mot, de visière de casquette. L'expression palette est aussi fréquemment employée pour tablette, dans le sens de produit comestible ou pharmaceutique de forme aplatie : — Une palette de chocolat Une palette de Vichy.

PANACÉ, s. m., Panacée, remède universel.

PARENT (ÊTRE) avec, loc., Etre parent de, être apparenté à.

PASSER DES REMARQUES, loc., de l'ang. to pass remarks. Faire des remarques, des observations.

PÉTOUANE, s. f., Mot d'origine sauvage pour arbuste, arbrisseau.

PÉTUNEUR, PÉTUNEUX, s. m., Fumeur de tabac. Se dit surtout de quelqu'un qui a toujours la pipe à la bouche. « Les petuneurs avalent eu à peine le temps de consumer une pipe. » Le Naturaliste canadien, Nov. 1887, p. 6.

PÉTUNOIR, s. m, Pipe, calumet. « Les anciens remplirent de tabac leurs pétunoirs... » Ferland, Histoire du Canada, p. 164.

PIPE, s.f., de l'ang. pipe. Conduit, tuyau quelconque, destiné à conduire l'eau, le gaz, etc. : — Une pipe de gaz.

PITON, s. m., On désignait ainsi, il n'y a pas bien longtemps encore, dans la région du Saguenay, le bon d'argent, ou papier-monnaie, de la maison Price frères, de Chicoutimi. Ce bon était négociable dans toute l'étendue du Saguenay, et servait à payer les employés. L'origine de piton est assez curieuse. Un certain métis écossais, du nom de Peter McLeod, s'étant rendu excessivement populaire parmi les Canadiens du Saguenay, ceux ci trouvèrent tout naturel, pour perpétuer son nom, d'accomplir le tour de force de changer Peter en piton.

PLANCHER, s. m., Ce mot est d'un usage général, non seulement pour plancher proprement dit, c.-à-d. parquet, mais aussi pour carrelage, dallage, pavement. On dit : un plancher en briques, en pierre, en marbre.

PLAQUES, s. f. pl., Terme de chasse, pour marques faites sur les arbres, dans une forêt, afin d'indiquer ou se rappeler une route à suivre.

POPULACERIE, s. f., Démagogie. Exagération, abus de la démocratie. En France, populacerie veut surtout dire mœurs, manières de la populace.

POTASSE, s.f., Savon mou.

POTASSERIE, s. f., Endroit d'une maison, d'une dépendance, où se fait la potasse ou savon mou.

POURCIE, s. f., Variété de marsouin, se trouvant surtout dans le golfe Saint-Laurent.

PUFF, s. m., prononcer poffe. Vantardise, hâblerie, par voie d'annonce ou de réclame.

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QUILIOU, s. m., Mot d'origine sauvage, en usage parmi les " voyageurs," et désignant le grand aigle royal. Les formes indiennes sont kiniou, kiniw, piskiniou.

RAIDE-RÔDE,  s. m.,  corrupt. de l'ang. railroad.  Chemin de fer.

RANKALI, s. m., (Harelda  glacialis). Variété de canard fréquentant la région du Golfe.

RÉOUVRIR, v. a., Rouvrir.

RECORD (AVOCAT DE), loc., Expression en usage au Palais de justice, pour " le procureur en titre."

RÉSIDENCE, s. f., Habitation, domicile.

RESTES, s. m. pl., Reliefs, restes d'un repas.

ROTATION, s. f., de l'ang. rotation. Assolement, succession méthodique de cultures.

 

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